• Chapitre 3: Le Voyage

    Chapitre 3: Le voyage

     « Vous, elfes sages et stoïques ! Vous rappelez vous aujourd’hui la raison de votre chagrin. Nous avons dû quitter notre chère patrie et cela semble maintenant une éternité que nous sommes en chemin. Ne perdez pas espoir ! Et n’oubliez pas les camarades qui se sont sacrifiés pour que nous puissions être là aujourd’hui. Pensez également à ceux qui nous ont trahis. Ils souffriront beaucoup plus que nous. Je vous le promets ! »
    Le voyage d’Elderine semblait ainsi se poursuivre en un effort sans fin. Le continent était encore dévasté et l’avancée atroce et laborieuse.

    « Dieux ! Le monde était jadis si merveilleux … et aujourd’hui… »
    « Elderine, nous partageons tes peines. »
    « Ma souffrance est plus profonde que ce que je peux l’exprimer. Les dieux n’ont-ils rien appris de leurs erreurs ? »
    « Certains d’entre eux étaient emplis de convoitise, c’est vrai. Mais ne perds pas espoir ! Il y a un avenir pour toi et ceux qui te suivent. »
    « Vous avez raison. Nous ne pouvons pas abandonner ! »

    Et effectivement, Elderine et son cortège reprirent espoir. Lorsqu’ils atteignirent enfin le sud lointain après un voyage interminable, ils se trouvèrent en sécurité ! A cet endroit, ils restaient inaccessibles face aux monstres.
    Là-bas dans le sud, ils découvrirent à leur propre étonnement, une nouvelle espèce : cette créature inconnue, ils la nommèrent « homme ». Eux-mêmes étaient venus de très loin, pour mener une vie paisible. De ce fait, ils se distinguaient considérablement des elfes. Ainsi, il n’était pas facile de comprendre leurs actes : pour manger, ils chassaient les animaux. Ils coupaient des arbres et se construisaient des maisons à partir du bois.
    « Pourquoi tuez-vous pour manger ? Il y a pourtant suffisamment de plantes comestibles en ces lieux. Elles peuvent vous rassasier tout autant. »

    Les elfes indignés posèrent ces questions et beaucoup d’autres. Continuellement. Mais Elderine était la seule à comprendre ces hommes car elle avait eu une longue discussion avec les anciens.
    « Nous, les hommes, ne sommes ni aussi forts que les elfes ni capables de vivre si longtemps. Vivre dans le dépouillement comme vous, avec rien de plus que quelques fruits et de l’eau comme repas serait pour nous impensable. C’est pourquoi nous complétons notre nourriture avec la chasse et l’agriculture. Malgré cela, nous voudrions nous allier à vous, les elfes. Ensemble, nous pourrions défier le monstre ! »
    Elderine admirait les hommes. En raison de leur courte durée de vie – et pour d’autres raisons – ils restaient certes en-delà des possibilités que les elfes chanceux avaient à disposition, cependant ils étaient remplis de courage et dénués d’arrogance ou de méchanceté – ils vivaient en paix.
    « Nous pensions toujours que notre manière de vivre était la seule juste; mais je dois maintenant avouer que vous aussi les hommes êtes capables de développer une harmonie considérable. Moi, Elderine, Maîtresse d’Isya, souhaite ainsi vivre en paix avec vous dans le pays béni de Legel. »


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  • Chapitre 4: La ville d'Elderine

    Chapitre 4: La ville d'Elderine

    Comme Elderine l’espérait, les hommes et les elfes vécurent ensemble en paix. Avec le temps, une ville commune apparut. Fondée sur une grande confiance qu’Elderine avait insufflée aux hommes.
    La ville d’Elderine se développa et devint très puissante. Cela aurait pu durer ainsi pour toujours. Malheureusement, la sécurité d’abord offerte aux habitants, s’avéra un jour trompeur.
    Après une longue période, les monstres, contre toute attente, poursuivirent les traces des elfes jusque dans le sud profond. Après avoir cherché les restes de Bijou sur tout le continent, il s’agissait du dernier lieu possible.
    Et ils recommencèrent à brûler les forêts et tuer les animaux. Toutefois, les hommes et les elfes prirent part ensemble au combat. Leur forteresse frémit sous les interminables vagues d’attaques des monstres.

    Mais, le pire arriva : Epith et son cortège attaquèrent l’alliance avec leurs armes magiques. Les défendeurs étaient encerclés et beaucoup y perdirent la vie. C’est ainsi que Elderine se rendit seule à l’aube auprès d’Epith. Elle voulait à tout prix mettre fin à la souffrance- même au péril de sa propre vie.
    « Epith ! Jadis, vous adoriez et aimiez la vie. Quelle est donc la raison de votre haine ? Vous aimiez les chênes et les tilleuls – et maintenant, vous les réduisez en cendres ? Avez-vous oublié tout ce qui, jadis, vous était sacré ? »
    « Ma sœur, très belle, mais malheureusement très naïve : tout cela est la faute de Bijou ! »
    « Epith, ce n’est pas vrai ! Bijou a ramené le pays à la vie et vous essayez maintenant de tout détruire ! Et cela par pure jalousie ».
    « Cela suffit ! Ôtez-vous de ma vue ! »
    Avec ses paroles, Epith avait monté les dieux contre lui. Avec sa haine, il avait perdu la bénédiction de Legel. Pendant ce temps, Elderine pleurait d’un amer désespoir – car elle était tenue par Epith dans une obscurité profonde. La magie enfouie des elfes s’obscurcissait également.
    « Epith ! Reviens, je t’en prie ! »
    Elderine, la sœur adorée d’Epith, sage et intelligente, était toujours respectée de tous. Epith ne pouvait pas comprendre pourquoi il ne pouvait pas la remplacer.
    Car, en ce qui concerne l’emploi de la force, il l’avait déjà fait : sous son règne les forces des ténèbres se développèrent sans entrave et l’accaparèrent lui-même complètement.
    Mais une fois, lors d’une visite dans la prison d’Elderine, il lui était arrivé quelque chose de tout à fait inhabituel : une étincelle avait soudain jailli et une lumière éblouissante l’avait aveuglé.

    Cependant, depuis longtemps déjà il s’était détourné de cette lumière fabuleuse. Cela date tellement qu’il l’avait déjà presque oublié.
    « Elderine ! »
    Epith entendit une voix inconnue. Soudain, il réalisa que sa sœur avait été sauvée de la prison des ténèbres – par un homme !
    « Comment est-ce possible qu’un homme faible ait pu détruire cette prison construite par les dieux ? »
    Cet homme avait surgi d’une lumière blanche. Il rayonnait tellement qu’Epith ne pouvait pas ouvrir ses yeux.
    « Non !!! »
    Une lame tranchante se dressa soudain contre Epith. Toutefois Elderine se jeta devant son frère. Et ainsi, le chevalier Roumen ne put tuer Epith. Au lieu de cela, Elderine fut blessée au combat, en voulant protéger son frère.
    « Epith ! »
    Roumen plaça d’abord Elderine en sécurité. Mais Epith n’envoya pas ses hommes à leur poursuite. Il se prosterna sur le sol, sans bruit, en pleurant amèrement.


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